"Carnets de Paris" par Jean-Guy Meunier et Christine Brouillet.

Article d'Ariane Desrochers dans "L'information de Sainte Julie" - 20 janvier 2011

"... tout comme le marché Mouffetard".

Cela fait presque 30 ans que le Julievillois Jean-Guy Meunier profite de chaque séjour à Paris pour peindre des scènes à l'aquarelle. Le professeur universitaire a ainsi accumulé assez de matériel pour illustrer le recueil Carnets de Paris, qu'il signe avec l'auteure Chrystine Brouillet.

Chacun des 20 arrondissements de la Ville Lumière est abordé dans ce livre. Ceux-ci sont en fait répartis sur le territoire selon la forme d'une spirale, empruntée à l'escargot.

Les œuvres de M. Meunier sont empreintes d'émerveillement. «Quand on se promène à Paris et qu'on est étranger, on voit des choses que les Parisiens ne voient pas», raconte le membre fondateur de la Société canadienne de l'aquarelle. Il cite en exemple le Jardin du Luxembourg, où les gens se prélassent au soleil entre autres activités quotidiennes. «Ou, à un autre moment donné, le dimanche matin, j'avais été ému aux larmes, sur la rue Mouffetard (dans le 5e arrondissement), de voir 200 à 300 Parisiens chanter ensemble après qu'on leur ait distribué des feuilles de papier. Ce sont des scènes qu'on envie», fait remarquer Jean-Guy Meunier.

Si les aquarelles sont le fruit d'un regard extérieur, les textes, eux, proviennent d'une véritable initiée. L'auteure Chrystine Brouillet a habité plus de 12 ans dans cette ville et connaît les secrets de chaque arrondissement. «Elle a le sens de l'observation et une psychologie très fine des gens, commente M. Meunier. Elle va chercher des racoins, et certains m'ont dit qu'ils apporteraient le livre pour leur prochain voyage à Paris parce que ce ne sont pas des choses qu'on voit dans les autre

 

Ce professeur au Département de philosophie de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) ne cache pas que ses conférences et enseignements dispensés à Paris s'accompagnent d'une certaine dose de nervosité. Son art lui permet alors de décompresser. «Pour moi, c'est sortir de cet univers de rationalité, de science pour le laisser aller dans l'émotion», explique-t-il

L'homme traîne son matériel partout avec lui, afin de pouvoir s'arrêter dès qu'une scène de quartier capte son attention. Il peint alors le fond, les formes et les couleurs sur place, puis s'en retourne à l'appartement parisien, où il profitera de l'apéro pour ajouter les derniers détails.

Carnets de Paris fait figure d'exception aux éditions Les Heures bleues, dont la collection se consacrait jusqu'ici aux régions québécoises. Les illustrations sont à peu près toutes peintes par des aquarellistes. «C'est remarquable, lance M. Meunier, parce que l'aquarelle au Québec n'est pas toujours très bien cotée. Les gens ont l'impression que c'est de la peinture à l'eau.» Ses œuvres de Paris viennent à peine d'être publiées que le Julievillois songe à proposer un deuxième projet, qui l'amènerait cette fois à jeter son dévolu sur New York