"Le premier bal popu de l'année" par Pierre Vavasseur, Le Parisien, 2 janvier 2011.

Professeur d'anglais de 60 ans, multi-instrumentiste, il maintient tous les dimanches sans exception et, c’est un principe, qu’il pleuve, vente ou neige, la tradition des bals populaires d’antan.

« Un truc infernal de rencontres »

Accompagné au chant par Mylène, Christian mène son bastringue à la demande. Ce qui marche lemieux, dit-il, c’est l'Amant de Saint-Jean et tous les grands titres de Piaf en général, Germaine de Renaud, ou A la Bastille d’Aristide Bruant... ». Au fil des ans, cet enfant de Cahors (Lot), ancien élève de Marcel Azzola, remaille, toutes classes confondues, un réseau social où se nouent des amitiés. « II y a des gens seuls tout le reste de la semaine. Le dimanche, ils savent qu’ils ne le seront plus. Ce bal, c’est un truc infernal de rencontres.»

Tout ne s’est pas toujours passé enharmonie. Aujourd’hui toléré par la mairie, Christian n’oubliera jamais ce jour où, en pleines célébrations du bicentenaire de la Révolution, lorsqu’il jouait encore à l’angle de la rue de l'Arbalète, la poliœ l’a interpellé.

« On m’a conduit au poste les mains attachées dans le dos, comme un voleur l’accordéon ouvert. Les gens avaient été si nombreux à se manifester qu’on m’a relâché deux heures plus tard ».

Et comme en France, tout se finit en chansons, Chrislian se souvient en riant qu’un policier, très embêté, était venu le voir en disant: « J’appartiens à une fanfare. Vous m’autorisez à faire quelques photocopies de vos partitions? ".

TRADITION. Chaque dimanche, les amateurs de bal populaire se retrouvent autour de l’accordéon de Christian Bassoul, qui fait danser Paris à l’ancienne.

Vous êtes dans la capitale, ou pas loin, que faites-vous entre 11 heures et 14heures ? Et si vous vous emmitoufliez pour aller chanter et danser au bas de la rue Mouffetard, dans le Ve arrondissement? Tendez l’oreille. Cet air de fête qui s'affirme au fur et à mesure que vous approchez de la place, c'est celui de l'accordéon de Christian Bassoul.